A deux pas de Samarcande, le club des officiers et le musée militaire. J’ai bien glissé des roubles dans un tronc d’église, je peux bien m’intéresser aux soldats. Être étranger aux autres, devenir étranger à soi-même...
Un obélisque fleuri honore les citoyens de Tchita morts en Afghanistan.
Le musée lui-même est très étrange : six gigantesques plateaux superposés - sans compter le sous-sol - sont reliés par des escaliers monumentaux. La lumière est rare, le marbre glissant. La caissière me vend un ticket tout aussi étrange : "ministère de la défense de l’URSS - Maison des officiers de Tchita - Billet de concert - 3 roubles". C’est la dèche, chez les officiers de Tchita ?
Chaque plateau est entouré de vitrines remplies de photos, documents écrits, coupures de journaux... Beaucoup à lire ! Les héros de l’Union soviétique, aviateurs, infirmières, tankistes, avec leurs sourires, leurs médailles, leurs diplômes, leurs armes, leurs drapeaux, tracent les contours d’une histoire glorieuse et fanée.
Parmi les vitrines, des documents font état de l’exhumation des corps de relégués, à proximité de la prison. Ailleurs, le plan-type d’une "baraque" : le poêle, l’eau, les tables, les bancs, les bas-flancs. Pas très gai.
Au sous-sol, à côté des toilettes, une boutique nommée "soiouz-stereo" vend des disques, des tee-shirts, des dvd, des bricoles.