Une journée à Tchita ! Territoire de Transbaïkalie. Ce soir, je reprends le train pour Oulan-Oudé.
On aperçoit les montagnes tout autour, grand soleil. Grand froid, aussi. Le thermomètre de la gare mentionne -16. La ville ne semble pas très étendue. Au programme, un salut aux décembristes, une visite du musée militaire. Le tout est de trouver la place Lénine, centre absolu de Tchita. Ici aussi, l’église a été reconstruite, et je me fends, au petit matin, d’un billet de 10 roubles glissé dans un tronc.
Les rues sont à peu près désertes. Arrivée place Lénine - il faudrait y mettre de la bonne volonté, pour la rater ! - je me souviens de manière urgente avoir oublié de me rendre aux toilettes avant de quitter le train. Une différence de température de 43 degrés a des effets quasi-automatiques.
Pas un bistrot, pas de "toï-toï". [1] Rien n’est ouvert, et tous les magasins annoncent des horaires d’ouverture vers 11 heures.
J’aperçois, au milieu de la place, en effet, Lénine. Et des pelleteuses. Non que l’on dégomme la statue : on déblaie des gros glaçons qui ont dû, l’hiver durant, faire le bonheur des enfants : toboggan, château de glace, animaux.
Je file rue Lénine, je la remonte sur une bonne distance, presque à la sortie de la ville, avant de trouver un bistrot ouvert. Ouf. Tout en bois, tenu par des Chinois. On se croirait à la campagne, avec des toiles cirées à fleurs, le poêle, les rideaux de dentelle. Je me régale de blinis au sucre et d’un café au lait. Je reste là longtemps. Un type finit par me demander, évidemment, d’où je sors. "Frantsia ?". Non, il ne voit pas où ça se trouve, ça ne lui dit rien, mais alors rien de rien. On est peu de chose !