voyage immobile

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De: picabiette [picabiette-c/o-wanadoo.fr]
Envoyé: lundi 24 novembre 2003 21:54
À: chlorure-c/o-wanadoo.fr
Objet: décryptage

Mon cher enfant,

Tu as entendu, comme moi, le long discours de Vladimir à son peuple. Son grand peuple. Tu as vu aussi, à l'hôtel, comme tout le monde non seulement l'écoutait, mais faisait corps avec ses mots. Raffarin n'oserait pas espérer pareille adhésion à ses slogans de basse pub (attention, Poutine pèse 4 méga, il faut le temps!).décryptage

Voici donc le discours entier. Regarde bien, comment bougent les yeux de Vladimir, ses mains, comment il tourne ses feuilles. Il y a les couleurs, esquissées, du drapeau : bleu, blanc, rouge. On devine une chaise soigneusement choisie. Il fait semblant de porter costume-cravate, il sait que chacun a en tête ses tee-shirts noirs. Vladimir donne le spectacle du chef, grave et sérieux. Il a raison. Avec trois bases militaires en Géorgie, la main mise sur tous les réseaux de distribution d'énergie, ce n'est pas le moment de déconner. Il a pris des notes. Il fait le soucieux, mais je parierais qu'il a déjà balancé une partie de ses services secrets à Tbilissi. Comment saurait-il que Tchévarnadzé serait à Baden-Baden ?

Et pourquoi les chefs d'Etat mis en difficulté se rendent-ils tous aux bains ? A Baden-Baden ?

avion contenant un chef d'Etat en fuitebagages d'un chef d'Etatpilote de l'avion du chef d'Etat en fuite. Il éternue ? A Baden-Baden ?

L'avion de Tchevardnadzé quittant Tbilissi,
l'arrivée des bagages à Baden-Baden,
le pilote de l'avion, à Baden-Baden, empli du sentiment du devoir accompli.