Luxe, le train ! J’en ai très largement pour mes 300 000 roubles biélorusses. Le train vient de Moscou. Tout neuf. Deux places par compartiment, tout le nécessaire à portée de main, la carafe, les verres, les oreillers moelleux.
La RJD n’a pas lésiné sur le confort ! Elle le dit clairement : "en route comme à la maison". Je le sais d’expérience, on peut compter sur les Russes pour être dans le train comme à la maison. Dans le compartiment voisin, un homme d’affaires muni d’une pile de journaux. De l’autre côté, une famille, avec une toute petite fille qui marche à peine, mais pleure beaucoup.
Le wagon a deux provodnitsa joviales, habituées du trajet Moscou-Berlin. Elles s’étonnent que, française, je sois dans ce wagon. Ah ? Mais oui, le dernier wagon va à Paris ! Quelle idée de s’arrêter à Berlin, qui est moche, quand on pourrait se rendre à Paris ! Elles m’invitent à fumer une cigarette dans leur compartiment, très curieuses d’avoir des informations sur Paris.
Moi aussi, comme à la maison : je déballe mes tableaux minskiens, enfile mes chaussettes à semelle, sors les Karovka, me fais servir le thé. Il n’y a plus qu’à regarder le paysage, encore une fois.