Annonce de gare
Je traverse aussi vite que possible l’interminable souterrain des bottes - des bottes sur plus de cent mètres, en sous-sol ! Un militaire coiffé d’une soucoupe volante s’assoit en face de moi, dans la salle d’attente. J’essaie d’imaginer le type sans son galurin. Je me dis qu’il doit être biélorusse.
Lénine encore dans la gare, sous un lustre de cristal.
Dernier trajet russo-russe ! Comme un pincement au cœur, mais en l’état d’un cheval qui sent proche son écurie. Surgit l’image de "nos" gares, de "nos" TGV, de la manière que nous avons de nous déplacer, cette manière hâtive, climatisée, comme une corvée. Je vois passer les mots en pointillés de la RATP, dans les bus : "nous vous souhaitons un bon trajet". Un trajet, pas un voyage. Peut-on encore aimer les bus voyageurs ?