Litanie des disparus
Le lieu est austère, impavide dans la variation de ses couleurs. Une abbaye en ruines consolidées, un phare, un sémaphore, une stèle, un fortin, une croix, une chapelle.
A Vladi, j’avais noté les noms des bateaux coulés, inscrits sur des plaques de bronze.
Ici, les noms s’égrènent en une longue litanie. Le cénotaphe - "tombe vaine des fantômes errants" (Ronsard) - [1] honore tous ceux qui ont péri en mer.
La lumière filtre par les meurtrières, trois tombes vides s’éclairent en bleu, blanc, rouge dans la pénombre. Les couleurs de la France, et celles de la Russie.