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Patrimoine

mercredi 5 mars 2008

Quelques maisons anciennes seraient en voie de classement au patrimoine mondial de l’UNESCO. La maison bleue, dite "des Allemands", abrite le centre culturel allemand. Il y a la maison aux dragons, transformée en centre médical, la maison aux paons, habitée. Et d’autres plus modestes. D’autres qui menacent ruine. D’autres qui ont brûlé.

Marcher, marcher, se laisser surprendre, se perdre, demander son chemin. Et rentrer en tramway.

Maison aux paons
Tomsk vue de France en 2008, Le Monde 2.

La ville à la campagne est un combat. C’est une bataille de ce type qui se livre à Tomsk, et en plein cœur de son centre-ville.

A 3 000 kilomètres à l’est de Moscou,Tomsk est l’une des grandes villes de Sibérie occidentale. Et l’une des plus originales. Là, l’urbanisme soviétique, les "khrouchtchevettes" de carton-pâte – ces hideux immeubles préfabriqués qui hantent l’espace russe – et les désastreux palais de béton armé n’ont pas tout dévasté.

Le centre-ville de Tomsk est une étonnante campagne. Et presque un musée. C’est l’un des derniers témoignages de la splendide architecture de bois qui a accompagné le développement des villes sibériennes au XIXe siècle. Marchands, industriels, commerçants en fourrures, bois, minerais ont rivalisé par maisons interposées : piliers sculptés, tours de fenêtres travaillés en dentelle, bois peints, fresques, et une légèreté de lignes qui font oublier la rusticité de ces énormes bâtisses.

Il en reste environ 1 500 aujourd’hui à Tomsk. Certaines ont été restaurées, magnifiquement, comme celle, par exemple, qui accueille le centre culturel allemand. Mais la plupart tombent en ruine ou brûlent.

Des incendies souvent favorisés par une spéculation foncière effrénée à un moment où l’argent du gaz et du pétrole vient subitement enrichir la ville.

La mairie de la ville a un programme : restaurer ce patrimoine, le faire inscrire à l’Unesco et attirer les touristes par dizaines de milliers.

Joli plan, mais les budgets manquent… ou s’égarent dans le labyrinthe administratif. Au fil des années, quelques maisons sont refaites. Les habitants – bien souvent les plus pauvres de la ville – se mobilisent, fiers de "vivre dans le bois" et d’occuper le centre-ville. Des amoureux ont reconstitué les plans, les savoir-faire, redécouvert des métiers oubliés. Mais trop souvent, la rénovation s’arrête aux façades sur rue.

Les maisons de Tomsk, photographiées par Sergueï Tchilikov pour un reportage réalisé en juillet 2006, portent une part de la mémoire russe. Celle de la conquête sibérienne, celle des déportations ou exils, celle de la collectivisation forcée qui a vu ses palais de grandes familles transformés en appartements communautaires où s’entassaient jusqu’à huit familles. Ce témoignage est à sauver.

François Bonnet (Le Monde 2, juillet 2008)

C’est "moi" qui mets en gras... Quelques-uns des poncifs et des syntagmes automatiques qui viennent au clavier des journalistes en quelque sorte pavloviens.

Mon conseil : voir les photos de Tchilikov, elles n’ont pas cette nostalgie. Pas cette nostalgie-là : elles sont vivantes.

Toutes les photographies de Sergueï Tchilikov, l’adresse qu’aurait pu donner Le Monde 2.]