La rue Mouraviova-Amourskovo est comme une ligne de crête. Des rues transversales en descendent, et si je dis "descendent", ce n’est pas pour de rire, pour remonter. A droite, à gauche, ça plonge. On dirait qu’un type a fait le plan d’une ville sans tenir compte des reliefs. Taillé droit dans la masse. Respecté les angles droits. Partout, des chantiers, des grues, des camions.
C’est indéchiffrable.
- Montagne russe
Quand j’étais petite, j’aimais les "montagnes russes" des fêtes foraines : on plongeait, on remontait, on riait, on se cachait les yeux, on criait, et quand ça s’arrêtait, on fourrait le nez dans la jupe de maman, verticale absolue.
Les voilà donc, les montagnes russes ? Les vraies ? Les routes aussi sont comme ça, comme si le plus court chemin d’un point à un autre était la ligne droite.
Couleurs des balcons des immeubles soviétiques : on ne sait pas si c’est fait exprès, ou si c’est le résultat du temps et des saisons. Ces nuances de vert, d’ocre, de jaune. Des immeubles à la Bacon.