Ехали цыгане - Юл Бриннер
Vont les Tsiganes - Yul Brynner
C’est qui, qui chante ? On avait rencontré Yul au musée Arseniev de Vladi, avec ses origines suisse, mongole et russe. A vécu aux States. Enterré en France.
C’était la révolte dans le compartiment. Une révolte contre quelque chose qui n’était pas arrivé. Nous étions quatre dames. Je n’avais pas fait attention, depuis Vladi, au genre de mes compagnons ou compagnes de voyage. Arseniev, Constantin, Nina, Micha, le cheminot... Mais là, mes trois compagnes se révoltaient contre la mixité des compartiments, même en koupé. Il est grand temps que la RJD fasse quelque chose, qu’elle propose des compartiments "dames". Nous n’étions que des dames.
Mes compagnes, probablement moscovites, ne m’ont pas adressé la parole, habituées aux étrangères. Elles ont quitté le train rapidement à Kourskaïa. Moi, j’ai traîné. Le train repartait au dépôt ; la provodnitsa m’a poussée dehors, m’a jeté ma besace sur le quai.
Kourskaïa était un peu glauque. Il y traînait quelques types dont on ne discernait pas s’ils venaient de se lever ou s’ils ne s’étaient pas encore couchés. Toilettes fermées. Quelques chats conversaient sous les tables des bars. J’ai absorbé un "trois en un" en toute hâte, café-lait-sucre, maudit Nestlé. Dehors, il pleuvait.
J’ai filé dans le métro, acheté une carte "cinq voyages" pour la journée. Voilà que Moscou s’est mise aux cartes magnétiques ! Direction Biélorousskaïa, la consigne, déposer ma besace, flâner dans Moscou. À Biélorousskaïa, boire un second café. Aller au musée Pouchkine.
Acheter des chaussures. Mes bottes blanches pointure 40 sont dégueulasses, elles puent, elles sont lourdes, leurs lacets m’insupportent.