Vol Air France / Aeroflot, the Sky team, disent-ils. Nos chevaux ailés, dont on connaît les horaires, les consignes de sécurité, la malbouffe. L’avion est plein de Russes, rétifs à l’extinction du téléphone portable dans la carlingue, pourvus des sacs de leurs emplettes, que l’on devine, pour certains, luxueuses - pour d’autres, plus modestes.
J’ai la place au hublot : on voit les nuages, qui vous enveloppent, vous portent, vous narguent. On se sent cotonneux dans du coton. A l’approche de Moscou, le ciel se dégage. La Terre est bleue. On voit du blanc, mais assez peu.
Où est passée la neige, la grande neige russe, la grande blanche ?
On voit des immeubles, des maisons : des gens habitent là, ils ont conduit leurs enfants à l’école, ils parlent couramment cette langue que je m’efforce désespérément d’apprendre. Ils ont un travail, ils attendent les beaux jours, ils sont inquiets du peu de neige. Je le sais : Anika me l’a dit. Elle le tient de sa mère, qui habite Moscou.